Basta Cosi!
Leçon de choses. Ce midi, je devais manger avec Fanny à ma pause, rendez-vous à 13h15, au Carrefour de l'Odéon, pour aller à Cosi. Mais en sortant de mon cours de socio, messsage de Fanny : "Oui Virgooo, c'est Fannyyyyy, là il est midi, je viens de me réveiller, suis pas allée en cours finalement, etc. etc." (les messages répondeur de Nyf ont une durée moyenne de 5min. 15 en général).
D'où la leçon n°1 : quand tu fixes un rendez-vous avec une toulousaine, surtout si c'est Nyf, tu dois toujours prévoir un plan B pour pallier son retard, sinon sa non-venue. Erreur de novice, j'avais rien : Damn it!
Mais bon, je me laisse pas démonter, je suis une winneuse, et par la force de notre volonté, on peut accomplir des miracles, ceci celà... Je vais donc à Cosi, parce que merde, c'est bon, et il fait grand faim. En plus, l'avantage là-bas, c'est que la clientèle se divise en 2 catégories, ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent, toi, tu creuses... ah merde, c'est pas celle-là! Non, en fait, on a le groupe de 3 à 8 khâgneux qui font des blagues sur Stendhal/Jean-Louis Mathieu/la Nouvelle Star (rayer la mention inutile), ou le galleriste de la Rue Mazarine qui mange seul. Comme moi j'étais seule, ça me donnait direct un éthos de galleriste, ce qui était plutôt cool (genre ça y est, j'ai enfin franchi la barrière, je peux regarder le khâgneux avec un attendrissement tout faisandé, yesss!).
Seulement, quand j'y mangeais en prépa, je m'étais toujours fait une réflexion : Cosi, c'est pas l'endroit où tu dragues. Ca s'est tellement confirmé aujourd'hui!!! J'avais pris mon Cosi préféré, le Ines, je m'asseois à la seule table libre... à environ 1m12 de la porte des chiottes... Déjà, c'est moyen classe. Pas loin, il y avait un jeune homme à l'âge aussi indéfinissable que son allure (effet Quartier Latin), qui mangeait en lisant son journal. "Pas mal", me dis-je avant d'entamer Ines. Seulement, Ines, en gros, c'est : Ricotta-Noix et Jambon du Tyrol. Mais c'est aussi : à la première bouchée, tu embarques les 6 tranches de jambon qui abandonnent lâchement le chausson de pain tout frais, empportant avec elles la Ricotta qui s'étale sur le plateau. E plus, pas de bol, aujourd'hui, j'avais pas de platal. Donc tu te retrouves la bouche tellement pleine qu'elle va exploser, à faire tellement d'efforts pour pas l'ouvrir que les bouts de ricotta à la commissure des lèvres, tu les oublies. Et la fin du sandwich, c'est du pain nature que tu manges dignement, comme si de rien n'était. Sans compter qu'à la fin j'ai même pas vérifié si j'avais pas un bout de ciboulette ou de basilic frais entre les dents. Et l'ambiance artistes bohêmes mais néanmoins distingués dans snack-snob sur fond de musique classique en a pris un coup.
Ce qui me permet de confirmer la leçon n°2: Cosi, t'y vas pas pour draguer.
Mais leçon n° 3: Cosi, t'y manges bien. Ami lecteur, si tu as suivi : Ricotta, noix, jambon du Tyrol, ciboulette, basilic frais, le tout dans un chausson de pain tout frais... quand même!
De toutes façons, aucun regret, j'ai réexaminé la chose, et l'homme avait le bas du visage mou. Même pas beau, d'abord! Enfin voilà, c'était un instant que je tenais à vous faire partager, et puis ça m'a permis d'attendre l'arrivée de mon bouquin à la bibly!